Aider les jumeaux à gérer leurs émotions

Plantons le décor: vous êtes en train de faire les courses avec vos jumeaux, ou vous allez les chercher à la crèche, ou vous leur dites non pour un jouet/un dessert/un dessin animé… et c’est la crise! Vous voilà avec un petit enfant en pleurs, voire même plusieurs enfants en pleurs simultanément! Ils hurlent, se roulent par terre et se débattent, bref c’est le grand spectacle et vous ne savez plus quoi faire, surtout si vous avez du public…Vous vous sentez gênée, impuissante, et vous sentez la colère qui gronde en vous… Que faire?

Vos jumeaux font des crises? Vous n’êtes pas seul(e)!

Je vous rassure, vous n’êtes de loin pas la seule à qui cela arrive… au contraire! Et ce n’est pas de votre faute si vos enfants font des crises, surtout entre 2 et 4 ans. C’est pénible (pour vous, pour eux), mais cela fait partie de leur développement. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien y faire: à ce sujet, je vous suggère de lire l’article concernant le terrible two puissance 2.

Bref, je connais au moins une personne qui est passée par là (et qui s’en est sortie): l’auteure de ces lignes! Et pour vous rassurer complètement, mes jumeaux ont maintenant un âge respectable (8.5 ans à l’heure d’écrire ces lignes) et dans 90% des cas, ils savent maintenant très bien exprimer et gérer leurs émotions! Mais il suffit de se promener sur les groupes Facebook ou les autres forums pour se rendre compte que vivre des crises entre 2 et 4 ans c’est tout à fait courant… Quand on connaît le développement des enfants, on peut dire que c’est même plus que courant, c’est NORMAL. Donc s’il vous plaît, pour commencer, arrêtez de vous dire que vous avez raté quelque chose!

L’ennemi numéro 1 des parents de jumeaux qui crisent

Dans cet article, j’ai envie de pointer du doigt un élément qui complique la vie des parents de jumeaux entre 2 et 4 ans (à part lesdits jumeaux bien sûr!) quand il s’agit des crises: LE PUBLIC. Car gérer une crise dans l’intimité de son salon ou à la caisse du supermarché le vendredi à 18h, ça n’a pas la même saveur. C’est le public qui fait toute la différence.

Alors non, je ne vais pas vous dire que votre enfant « vous fait des crises parce qu’il a du public ». Non. Il fait des crises parce qu’il est petit, fatigué et qu’il ne sait pas encore gérer ses émotions. Non, le problème du public, il est pour vous: vous vous sentez jugée! Quoi que vous fassiez, vous êtes et serez jugée: avec ou sans bienveillance, mais toujours regardée, jaugée, évaluée. C’est un élément super important à prendre en compte car cela augmente considérablement votre niveau de stress (qui est déjà assez haut, quand vous faites les courses au supermarché un vendredi soir avec vos jumeaux!). Et le stress, c’est pas bon, ni pour vous, ni pour vos enfants (retournez lire cet article sur les trois obstacles à l’éducation positive pour vous en convaincre!).

Bref, le public, vous ne pouvez pas faire grand chose contre. Vous devrez toujours « faire avec », ou plutôt en faire abstraction, pour vous concentrer sur le plus important: vous tirer de ce mauvais pas le plus vite possible, vous et vos jumeaux! Et abonnez-vous à un supermarché en ligne dès votre retour à la maison.

Comment gérer les crises des 2-4 ans dans les magasins?

Tout à fait franchement, sur le moment, à part rester le plus calme possible et vous montrer tendre avec vos enfants, il n’y pas de solution miracle. Mais rester calme face à un voire deux petits tsunamis, c’est déjà un exploit en soi! Et être tendre, c’est-à-dire leur faire un câlin (dans la mesure du possible bien sûr – on ne force pas un enfant à faire un câlin), vous montrer chaleureuse avec eux malgré les hurlements, c’est un deuxième exploit.

Pourquoi faire un câlin à un enfant qui crise? Tout simplement parce que lorsqu’il est en crise, il ne le fait pas exprès! Il est débordé d’hormones de stress, et il a besoin de vous pour faire redescendre ces hormones qui le mettent dans un état douloureux: grâce à la tendresse et aux câlins, vous allez secréter et susciter chez lui la production d’ocytocine. Mais malgré cette hormone magique, vous ne pourrez probablement pas complètement stopper la crise, à part en changeant de contexte. Donc on fonce à la voiture (et on s’abonne au supermarché en ligne!).

De retour à la maison, quand le calme sera revenu, je vous suggère de refaire un câlin à vos enfants et de bien leur dire que même si parfois ils font des crises, vous les aimez. Que c’est normal quand on est petit de se retrouver des fois submergés par ses émotions. Que pour vous aussi, c’était un moment difficile. Et surtout, saisissez toutes les occasions qui se présentent (dans les moments calmes) pour aborder les émotions: vous pouvez vous procurer des livres, des cahiers, des peluches ou d’autres objets qui permettent de traiter ce sujet. Vous pouvez aussi tout simplement leur dire comment vous vous sentez, à tout moment de la journée, avec des phrases simples: joie, colère, tristesse, peur, dégoût, surprise… Chaque émotion est utile, à vous de guider vos enfants dans leur découverte!

 

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